La France a mis en place une méthodologie de gestion des sites et sols (potentiellement) pollués basée sur la prévention et sur la gestion des risques suivant l’usage. En cas de suspicion de pollution, la démarche française privilégie la comparaison de l’état du sol considéré à celui des sols « sains » voisins de la zone d’investigation.
Les démarches de diagnostic des sols et de gestion des terres excavées reposent sur ce principe et font donc référence à un état initial de l’environnement exempt de toute pollution anthropique, le fond pédo-géochimique naturel.
Mais bon nombre de substances ubiquistes ont été largement répandues sous forme diffuse dans l’environnement par les activités humaines. Il convient donc de tenir compte de la superposition de ces contributions diffuses dues aux activités anthropiques (en dehors de celles du site considéré) au fond pédogéochimique naturel :
le Fond Pédo-Géochimique Anthropisé (FPGA).
Les bases de données existantes
Les données mises à disposition par l’INRA et par le BRGM ont jusqu’à présent été proposées pour conforter les résultats des analyses des sols « sains » voisins de la zone étudiée.
- BRGM - site InfoTerre http://infoterre.brgm.fr
- IMN – Inventaire Minier National ;
- INRAE - site GIS SOL www.gissol.fr :
- BD ETM – Base de Données des Éléments Traces Métalliques,
- RMQS - Réseau de Mesure de la Qualité des Sols,
- ASPITET - Apport d’une Stratification Pédologique pour l’Interprétation des Teneurs en Éléments Traces.
Toutefois, les échantillons destinés à ces bases de données, ne couvrent pas tout le territoire, et ont été prélevés et analysés selon des protocoles différents de ceux employés dans le domaine des sites et sols (potentiellement) pollués. Par exemple, la solubilisation des échantillons de sol en vue de leur analyse, a le plus souvent été réalisée au moyen d’acide fluorhydrique pour tendre vers une dissolution complète et ainsi atteindre les concentrations dites « totales ». Cependant, l’analyse des échantillons de sol dans le domaine des sites et sols (potentiellement) pollués se contente d’une attaque dite « pseudo-totale » à l’eau régale (mélange d’acides chlorhydrique et nitrique).
Les spécificités du milieu urbain
On retiendra surtout que les échantillons des bases de données usuelles sont prélevés en milieu rural. Or, les contributions anthropiques qui se superposent au fond pédogéochimique naturel local sont, a priori, plus élevées dans les agglomérations urbaines qu’en milieu rural, car les sols y sont le réceptacle des retombées atmosphériques locales dues à l’artisanat, à l’industrie (y compris minière), aux chauffages urbain et individuel, au trafic routier, etc…
Dans ces conditions, l’usage d’un référentiel rural, pourrait biaiser les études sur la qualité des sols urbains et il convient donc de déterminer un Fond Pédo-Géochimique Anthropisé Urbain.
Dernière mise à jour le 24.02.2021